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Souvent ignorés les myceliums des champignons qui pullulent dans les sols conditionnent la régénération des écosystèmes. Une véritable mine d'or du sous sol, pour dépolluer les sols, créer des insecticides, traiter la variole et même la grippe... Des sources d'innovations biomimétiques, des ressources de biodesign, comme vont l'illustrer trois équipes présentes au village des initiatives du FESTIVAL VIVANT les 15-16-17 septembre 2016, à Paris. A ne pas manquer !
Les connaissances communes du vivant délaissent des variétés essentielles à sa survie. On s'extasie devant les espèces, de préférence animales, dont les caractères sont aisément repérables, tels les tigres ou les dauphins. On peut nourrir une passion exotique pour des animaux sauvages, comme les pandas et kangourous, oubliant qu'ils ne peuvent se mouvoir que dans un écosystème savament développé par cette puissance mystérieuse qu'on nomme Nature. A l'école, l'enseignement de la bio, maintenant élargit aux sciences de la terre, recèle encore de vastes angles morts, qui précipitent des drôles de réflexes de catalogage : animal ou végétal ? Animé ou statique ? Prédateur ou victime ? A l'image des algues ou des mousses, les champignons sont souvent associés au végétal, sans qu'on sache trop pouquoi.
Végétal le champignon ?
On a cru jusqu'en 1850 que les champignons faisaient partie du règne végétal. Mais cela fait au moins 1,3 milliards d'années qu'ils se complexifient, qu'ils relancent la marche de la biodiversité après chaque extinction de masse. Leur règne est si vaste qu'il dépasse largement celui de l'animal et du végétal réuni. On a découvert recemment que c'était également, et de loin, l'organisme le plus vaste sur Terre – 9 km² ! Alors pour comprendre ces organismes si particuliers, il faut passer passer sur le champignon - la partie visible de l'iceberg - l'organe producteur qui aide coloniser de nouvelles contrées. Zoom sur l'organisme lui même, le mycelium, système digestif et respiratoire, qui irrigue la vie des sols.
Sous la forêt, peut être déployée sous votre corps à la verticale, plus de 1000 km de mycelium, à travers un réseau si dense qu'il ne sera visible qu'au microscope électronique. Vous pouvez cependant en repérer en excavant la terre : sous les couches superficielles, se dessinent de fines ramifications blanches, exsudant souvent une odeur forte d'humus forestier. Le mycelium est en effet l'organisme qui produit l'humus ; de ce fait, le mycelium est indispensable à la génération du végétal, et par extension, du règne animal. En effet, les champignons mycorhiziens développent une association symbiotique avec le végétal : ils se nourissent de cellulose et en échange, fournissent des nutriments rares. Mieux : on découvre maintenant que les mychorizes peuvent activer des protéines végétales qui protègent les plantes contres des parasites. Une culture sur mycelium accélère donc grandement la croissance des plants : bio-protection, ressource alimentaire, et lutte contre l'assèchement, car le mycelium peut retenir 30 000 fois sa masse en eau !