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L’industrie chimique des Etats-Unis : retour en force brutal grâce au gaz de schiste ?

Posté par le dans Biologie
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par Pierre-Alain Schieb, Président BACKCASTING SAS, Prospective Stratégique.
Co-fondateur du Forum BioRESP
schiebpa@yahoo.fr
 
L’arrivée du gaz de schiste sur le marché des Etats-Unis a d’abord bouleversé le marché primaire du gaz, puis  le marché de la cogénération des centrales électriques. Maintenant le gaz de schiste va bouleverser l’industrie des produits chimiques d’une façon considérable avec des répercussions possibles sur le marché mondial.  Ce phénomène va potentiellement contribuer à retarder la mise en compétitivité de la bioéconomie industrielle.
Un moindre mal par rapport au pétrole et au charbon sur le plan environnemental, le gaz de schiste reste néanmoins une ressource fossile.
 
Investissements massifs d’une chimie basé sur les gaz de schistes
 
La montée en puissance des investissements de l’industrie chimique aux Etats-Unis sur les quatre dernières années est considérable et a atteint un montant cumulé de 185 milliards de dollars pour 310 projets (notamment des gosses raffineries), soit un montant moyen par projet de 600 millions de dollars. Certains projets sont financés à hauteur de 4 à 8 milliards de US $. Il s’agit de projets concrets, soit en cours de construction ou bien décidés et annoncés. En 2016, ces investissements ont a eux seuls représenté 50% de tout l’investissement industriel des Etats-Unis (la chimie représente 26% du PNB américain).
 
American Chemistry Council, Feb. 2017, Infographics.
 
Comme une première vague d’investissement est déjà très engagée (il faut compter quatre ans pour construire ces méga-raffineries et leurs infrastructures associées), les résultats sur le marché des produits chimiques vont se faire sentir dans un avenir très proche sur la période 2017-2021.
Selon l’American Chemistry Council, cette vague va contribuer à créer un chiffre d’affaires additionnels de 295 milliards de US $ en 2025 et créer 462 000 emplois directs et indirects. Le chiffre d’affaires de la chimie américaine passerait donc de 790 à 1 085 milliards de US$. Quant aux exportations américaines, elles passeraient de 17 milliards en 2016  à 110 milliards de US$ à destination principalement de l’Amérique Latine et de l’Asie.
 
Des mastodontes pour produire de l’éthylène, molécule clé de la chimie
 
Parmi les projets les plus significatifs on peut citer :
 
DOW Chemicals : en construction à Freeport, Texas pour 8 milliards de US $ d’une raffinerie de production d’éthylène (200 emplois, 1,5 million de tonnes métriques d’éthylène à partir de décembre 2017). Ils préparent une deuxième vague de 4 milliards d’investissement.
 
EXXON : en construction à proximité de Corpus Christi, Texas et en coopération avec SAUDI BASIC Industries Corp. pour 9,3 milliards de US $ (en 2011, production attendue de 18 millions de tonnes métriques d’éthylène. En tout, EXXON, projette d’investir 20 milliards de US $.
 
CHEVRON PHILIPS : début de construction en 2017 pour production en 2020 de 1,5 million de tonnes métriques d’éthylène à Bayton, Texas (200 emplois).
 
Il faut bien voir que ce mouvement se cumule avec un prix bas du pétrole, donc même l’industrie chimique européenne se porte bien en 2016 sur une base pétrochimique (naphta) plutôt que gazière. Par conséquent les prix des matières premières issues de la chimie ont déjà subi des baisses de prix de 30 à 50 % (éthylène, butadiène).  Cette menace pourrait être en partie levée si les attentes de croissance des besoins dont confirmées (soit de 147 millions de tonnes en 2016 à 186 millions de tonnes en 2023 pour ces produits de commodités de la chimie selon le cabinet PCI Wood Mackenzie).
 
A cette vague aux Etats Unis, il faut également ajouter des installations de taille équivalente (5 milliards de US $) en cours de construction au Moyen-Orient.
 
Inquiétudes face aux urgences climatiques : l’Europe peut-elle faire face avec une bioéconomie puissante ?
 
En conclusion, des prix très bas des matières premières « bulk » de la chimie sont une bonne nouvelle pour les industries de transformation en aval (plastiques, tissus/fibres, hygiène et équipements de la maison, éléments de carrosserie, cosmétique, additifs en tout genre etc.) et in fine le consommateur. 
C’est peut-être une moins bonne nouvelle pour une transition vers la bioéconomie ou de nouveaux modèles économiques qui privilégieraient l’adaptation au changement climatique et  les ressources renouvelables.  
 
Du fait de la forte intensité de cet effort d’investissement, va-t-on assister à un choc brutal sur le marché en 2020 ? L’Europe sera-t-elle définitivement distancée par les Etats-Unis ?
Comme ces installations sont construites pour au moins quarante ans, on mesure aussi l’empreinte peu réversible de ces investissements pour le marché et l’environnement.
 
Références :
American Chemistry Council, Infographics
Wall Street Journal, June 26,2017, page A1
 
Modifié le
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Invité jeudi 01 juin 2023

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