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Le SYNBIO Forum s’est déroulé les 24 et 25 juin derniers à Amsterdam au NEMO Center. Organisé par le programme européen Synenergene, cet événement a regroupé les parties prenantes de tous horizons pour débattre du futur de la biologie de synthèse et notamment des artistes et designers. Koert Van Mensvoort, Oron Catts et Sascha Pohflepp ont partagé leurs regard sur l’ingénierie du vivant. Avec humour, gravité et …efficacité !
Quand nos technologies deviennent une nature à part entière
Koert Van Mensvoort plante son décor. Un camion noir, le NanoBus » où vous pouvez trouver toute la quincaillerie qui fusionne le vivant et la technique : un nez électronique, un chargeur de Smartphone branché sur le corps, un implant twitter qui fournit la nicotine, une lampe qui marche aux algues…Le jeune homme hollandais est un artiste, technologue et philosophe qui a déjà à son actif de multiples projets et documentaires mêlant la technologie et le vivant. Il nous explique : «Nous vivons dans la biosphère mais on peut considérer que le « donné » et le fabriqué » fusionnent. L’homme coévolue avec ses objets techniques ». Il montre la superposition de la géosphère, de la biospère de la technosphère. Il développe un concept philosophique ou s’hybrident les mondes virtuels, les inventions 3D, les robots vivants, les cités animées… Koert Van Mensvoort a fondé à Amsterdam le mouvement « NEXT NATURE » qui veut aller en avant dans cette « nouvelle nature », pas revenir en arrière. L’objectif est de soutenir le débat sur ces questions : augmentation du corps, greffes de fonction, fusion avec les automates...
Avec son projet « NANO supermarket » il présente des nanotechnologies spéculatives comme les « médicaments-bonbons », la peinture interactive, l’implant dentaire connecté… Tous ces oeuvres nous questionne: jusqu’où peut aller la technologie ? Quelle est la frontière entre amélioration de la vie quotidienne et innovation négative ? Quelles limites devrons nous mettre à ces technologies ?
Koert Van Mensvoort sera présent au FESTIVAL VIVANT le samedi 17 septembre à 12h.
La biologie de synthèse pour s’affranchir de la pesanteur
Pour Oron Catts, si les biotechniques peuvent faire quelque chose, c’est pour nous libérer de nos poids ! L’artiste renommé professeur associé à l’école de desin critique de Londres s’est fait connaître quand il a réalise des cultures de tissus dans les années 80.
Il est le directeur de SymbiotivA, un centre de recherche artistique accueilli par l’école de Biologie humaine, physiologique et anatomique de l’Université d’Australie. Il fait des recherches pour imprimer des protocellules. Il considère que l’homme devrait avoir plus de modestie avec le vivant car il est très loin de savoir comprendre donc de maîtriser les organismes qu’il manipule. Le constat sur l’Anthropocene et l’empreinte irréversible humaine le préoccupe. Oron Catts sera en résidence d’artiste au Collège de France à Paris en décembre 2016 à l’invitation de Perig Pitrou, élève de Philippe Descola et Directeur-adjoint de la Pépinière Interdisciplinaire CNRS-PSL - Axe « Domestication et Fabrication du vivant ».
Le design critique pour révéler la portée des biotechniques
Sascha Pohflepp vit à San Diego et participe à de grandes expositions au MoMa ou à la Science Gallery de Dublin. Son travail gravite autour du rôle de la technologie dans l’établissement de nos relations avec les systèmes naturels et la culture humaine. Pour l’artiste-designer allemand la technologie est un prolongement de l’homme, qu’on ne peut séparer de sa nature. Ses concepts s’inspirent donc du vivant et des outils technologiques. On appréciera ses œuvres comme « Grandis toi même» ou « Nouvel ordre ».
Ces distances critiques aident à mesurer les changements qui s’opèrent dans notre société, car les artistes sont les mieux placés pour faire de la prospective…