
A l'occasion du lancement du Festival vivant ce 10 octobre 2019, nous publions un texte d'Augustin Berque, issu d'une
Conférence-échange entre Augustin Berque et Nicole Pignier, le samedi 18 mai 2019, à Eymoutiers.
(éléments du propos d’A. Berque)
I. « Coénoncer avec le vivant, réhabiter la Terre », voilà une formulation pour le moins hardie. C’est à Nicole Pignier que nous en devons la première moitié, la seconde m’étant imputable. Est-elle simplement absurde, ou oraculaire ? En tout cas, elle n’entre pas d’emblée dans notre casier mental. Nous avons plutôt l’habitude de penser que, d’une part, les humains sont les seuls à posséder la parole, donc les seuls capables d’énonciation ; que, d’autre part, nous habitons bien sur la Terre, pas ailleurs, et que nous n’avons donc pas à la « réhabiter » ; enfin que, par-dessus le marché, le lien logique entre énonciation et habitation